La Rivista per l'insegnamento e l'apprendimento delle lingue

On ne parle pas l’allemand en Suisse

Jacques Pilet
Zurich

Non si parla tedesco in Svizzera! Questa è la constatazione realista, non priva di qualche risvolto amaro, che Jacques Pilet ci propone, invitandoci nel suo osservatorio privilegiato ad assistere al costante declino della lingua tedesca (lo “Hochdeutsch”) nella comunicazione orale, vieppiù sostituito, e a tutti i livelli, dallo “schwyzerdütsch”, come mezzo di identificazione e di formazione ideologica di un modello elvetico, come strumento di potere e di protezione verso l’esterno.
In una Svizzera sempre più meta d’immigrazione e paese di integrazione di culture diversissime, dove la domanda di comunicazione interna ed esterna è tutt’altro che esaurita, Pilet punta l’indice su quegli atteggiamenti che palesano riflessi di difesa e tendenze alla chiusura, facendo prevalere il particolarismo. In effetti, assistiamo ad un disconoscimento del tedesco come lingua di riferimento, legato inevitabilmente ad un rifiuto di natura culturale, le cui conseguenze non fanno che avere inizio. (red.)

La Suisse parle quatre langues. Combien d’illusions en si peu de mots! Les livres d’école et les prospectus touristiques véhiculent une image trompeuse du paysage linguistique helvétique. Dans le dernier demi-siècle, celui-ci a été bouleversé. Pour deux raisons au moins. D’abord, les flux migratoires massifs ont amené de nombreuses cultures étrangères qui, à l’écart de la scène médiatique et politique, s’affirment dans la réalité quotidienne. Par ailleurs, on assiste depuis la fin des années soixante à une montée en puissance du “schwyzer­dütsch” dont les conséquences sont peu analysées , pourtant très profondes.
Comment saisir ces mouvements qui engagent si fort le cœur et la tête? Les statistiques sont de peu de secours. Elles attestent de l’augmentation de la population étrangère mais n’éclairent pas les processus d’assimilation culturelle et les modes de vie. Quant aux recensements fédéraux, ils restent superficiels quant à l’usage de la langue. Chacun pourtant peut tendre l’oreille et faire ses propres observations. C’est ce que je tente ici, conscient de la subjectivité de l’exercice. En guise de contribution au débat. […]

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