La Rivista per l'insegnamento e l'apprendimento delle lingue

Sur la rentabilité des langues de l’immigration

François Grin
Genève

Der Autor geht eine Frage an, der üblicherweise keine Beachtung geschenkt wird, weder in den Arbeiten zur Migration noch in ökonomischen Studien. Es werden die wichtigsten Resultate einer Pilotstudie vorgestellt, welche in den Kanonen Vaud, Genf und Neuchâtel zum Wert des Italienischen und des Türkischen als Immigrantensprachen durchgeführt wurde. Die Studie zeigt, dass diese Sprachen neben dem symbolischen Wert für ihre SprecherInnen auch einen Einfluss auf das Einkommen in bestimmten Nichenbranchen haben könnten. Auf jeden Fall weisen die Resultate auf die Notwendigkeit hin, die Integrationspolitik kritisch zu hinterfragen und fordern zur Durchführung von differenzierteren Studien auf. (Red.)

Soulever la question de la rentabilité des langues de l’immigration c’est, presque immanquablement, s’écarter des sentiers battus. En effet, la littérature, dans les différentes disciplines concernées, reste quasi muette sur le sujet.
D’un côté, il existe des travaux de sociolinguistique ou de linguistique appliquée qui rendent compte de l’utilisation par des migrants de leurs langues d’origine dans le cadre de leur activité professionnelle. Cependant, ces travaux n’ont pas pour autant vocation à poser la question de la rentabilité économique des compétences linguistiques mises en œuvre, ni à la mesurer.
De l’autre côté, l’imposante littérature en économie de la migration ne traite pour ainsi dire jamais de langue, y compris quand il est question d’“ethnic economy”: on s’y interroge surtout sur les motivations (économiques) de l’émigration ou sur les effets de l’immigration sur diverses variables économiques dans le pays d’accueil: emploi, salaires, croissance, dépenses publiques, etc.
Enfin, même dans la spécialisation, pourtant plus ciblée, de l’économie des langues, les langues de l’immigration sont en général omises. Ainsi, s’il existe de nombreux travaux économétriques sur les déterminants linguistiques des revenus des migrants (sur la base de données canadiennes, états-uniennes ou australiennes), la seule langue prise en compte est, en général, la langue dominante ou officielle du pays d’accueil. Les auteurs concluent — ce qui n’est pas une grosse surprise — que les migrants qui maîtrisent la langue du pays d’accueil gagnent plus (à formation et expérience proportionnelle similaire) que ceux pour lesquels ce n’est pas le cas. [...]

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