La Rivista per l'insegnamento e l'apprendimento delle lingue

Le plurilinguisme au travail

La constitution de formats de participation

Lorenza Mondada
Lyon

Im Zuge der Globalisierung haben sich neue Formen der Zusammenarbeit entwickelt, die durch Ortsunabhängigkeit und Interkulturalität charakterisiert sind: Personen aus unterschiedlichen Sprachen und Kulturen arbeiten zusammen dank kommunikativen Netzwerken. Die daraus entstehenden mehrsprachigen Kommunikationspraktiken sind noch wenig untersucht. Mit den workplace studies hat sich nun ein erfolgsversprechender Untersuchungsbereich entwickelt, der von der systematischen Beobachtung von konkreten Arbeitspraktiken ausgeht. Die Autorin stellt eine solche Untersuchung vor, die spezifisch aus der Perspektive der Interaktionslinguistik und der Gesprächsanalyse hervorgeht. Untersucht wurde die Situation einer chirurgischen Operation, an der mehrere Ärzte via Videokonferenz beteiligt waren. Aus der Analyse wird u.a. ersichtlich, wie dank einem aktiven code-switching die Mehrsprachigkeit vom Problem zur kommunikativen Ressource werden kann. (Red.)

1. L’internationalisation des pratiques professionnelles

L’internationalisation des réseaux de travail, la distribution du travail dans des équipes souvent dispersées dans plusieurs sites ou composées de membres appartenant à des cultures linguistiques et disciplinaires différentes, la mobilité accrue des experts, le développement de projets de collaboration internationaux dans tous les champs professionnels caractérisent la mondialisation du travail.
Si un tel constat est devenu banal, les conditions de l’institution et de la constitution de ces nouveaux espaces de collaboration professionnelle restent peu problématisées, et notamment leur versant linguistique: quelles pratiques plurilingues soutendent et rendent possible de telles collaborations? quelles solutions, voire quels “bricolages”, sont quotidiennement adoptées par les professionnels pour collaborer au-delà des différences linguistiques et en tenant compte des compétences de chacun?
Ces questions demeurent sans réponse tant que l’analyse ne s’est pas penchée sur les pratiques ordinaires des professionnels, des experts, des partenaires au travail: une approche basée uniquement sur des constats généraux ou des récits d’expériences risque souvent de ne reproduire que des représentations stéréotypées voire des convictions idéologiques. En revanche, une approche fondée sur l’observation des activités quotidiennes de travail - les réunions de co-conception, les appels téléphoniques, les échanges par visioconférence -, telle que développée par des courants récents tels que les workplace studies (Luff et alii, 2000, Suchman, 1996) permet d’envisager de documenter, à l’échelle européenne, les pratiques effectivement adoptées en tenant compte des contingences et des spécificités des contextes de travail (voir Firth, 1996; Kotthoff, 1993, Day, 1994; Wagner, 1996, 1998, Miecznikowski et alii, 1999, De Stefani et alii, 2000). C’est sur l’enregistrement de pratiques de travail que se base aussi cette contribution, qui les aborde du point de vue de l’analyse conversationnelle et de la linguistique interactionnelle (Mondada, 2001). Une telle approche privilégie les pertinences de l’action telles qu’elles émergent progressivement au fil de son déroulement et au fil de la manière dont les participants eux-mêmes l’organisent. Ainsi la pertinence du plurilinguisme ne relève pas d’une décision de l’analyste fondée sur sa connaissance externe du contexte mais de la définition du contexte tel qu’il est accompli par les participants eux-mêmes. Ceux-ci peuvent agir en interprétant la dimension internationale de l’activité comme une situation monolingue régie par l’emploi de l’anglais lingua franca; ils peuvent aussi, au contraire, incarner cette dimension internationale dans une organisation plurilingue des interactions. Ce sont ces solutions localement adoptées et configurées dans l’action qui nous intéressent ici: nous nous focaliserons pour cela sur deux moments clés de l’interaction: les ouvertures, où se fait la première définition du contexte, et les moments de collaboration au coeur de l’activité, où les modes d’interaction sont effectivement mis à l’oeuvre pour accomplir le travail. Tous deux permettent d’observer de manière détaillée la façon dont fonctionnent les collectifs au travail en adoptant des formats de participation spécifiques (Goodwin & Goodwin, 2004), favorisant ou non les échanges interculturels et plurilingues. [...]

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