La Rivista per l'insegnamento e l'apprendimento delle lingue

Quelques remarques sur la notion de compétence

Jean-Paul Bronckart
Genève

Seit einem Jahrzehnt hat sich der Begriff der Kompetenzen auch im Bildungsbereich immer mehr aufgedrängt. Zuerst geht der Autor auf die Geschichte des Begriffs ein und erörtet vornehmlich dessen sprachwissenschaftliche Herkunft. Chomsky prägte vorerst den Begriff der linguistischen Kompetenz in einem 1955 veröffentlichten Beitrag, worin er die behavioristische Auffassung in Frage stellte und die Existenz einer angeborenen, universellen Disposition zum Sprachenlernen behauptete. Del Hymes führte anschliessend den Begriff der kommunikativen Kompetenz ein. Die linguistische Kompetenz genüge nicht, da für eine funktionsfähige Beherrschung einer Sprache eben auch eine soziale Dimension notwenig ist.
Demgegenüber hat sich in der Arbeitswelt während den letzten zwei Jahrzehnten ein Kompetenzbegriff durchgesetzt, der den Begriff der Qualifikationen und deren Praxis in Frage stellt und zu ersetzen versucht. Die herkömmliche, mit staatlich legitimierten Zertifikaten abgestützte Qualifikation erweist sich gegenüber den Anforderungen des Marktes als zu starr. Deshalb zielt der Arbeitsmarkt, nicht zuletzt unter der ideologischen Schirmherrschaft neoliberaler Tendenzen, auf anpassungsfähige und sich ständig erneuernde Kompetenzen.
In diesem Diskussionskontext besteht die Gefahr, dass sich ein ausschliesslich auf Effektivität ausgerichteter Kompetenzbegriff durchsetzt und, im Zuge der Deregulierung, auch auf die Schule überschwappt. Um diesem Risiko entgegenzusteuern, plädiert der Autor für eine Aufwertung der Rolle der Kenntnisse, die nicht den Fähigkeiten entgegengesetzt werden dürfen, sondern vielmehr deren notwendige Basis darstellen. Ausgehend von der Notwendigkeit einer intensiven Debatte um den Kompetenzbegriff, formuliert er schliesslich zwei Forderungen:
1. Die anzustrebenden Kompetenzen sollten von Bildungsexperten formuliert werden und zwar für ein öffentliches Unterrichtssystem und nicht für private, lokale oder konjunkturell bedingte Interessen und Bedürfnisse.
2. Die zu definierenden Kompetenzen sollten das kollektive Grundwissen fördern und auf Ressourcen zielen, die die Lernenden befähigen, sich den verändernden Umständen anzupassen, und sie zu grösserer Autonomie führen. (Red.)

Depuis une décennie, la logique des compétences a envahi le champ éducatif; elle s’y présente comme une tentative de redéfinir et d’organiser, sous un concept à la fois généralisant (la compétence) et susceptible de différentiation (ses multiples domaines de réalisation), les objets et objectifs des démarches de formation, en même temps que les capacités acquises ou requises des apprenants et de leurs formateurs. Cette émergence s’inscrit dans un mouvement de critique de “l’état de la chose éducative”, et plus particulièrement de la conception selon laquelle l’éducation/formation vise essentiellement à la transmission de savoirs collectifs formalisés. Si une telle conception existe bien et peut effectivement être discutée, il y a lieu tout autant de s’interroger sur les “réalités” qui se trouvent désignées par les nouveaux concepts promus, ainsi que sur le statut politique, social et épistémologique du mouvement sous-tendant cette promotion.
Dans la présente contribution, nous retracerons d’abord l’histoire de l’élaboration du concept de compétence dans le champ scientifique, en relevant les significations diverses qu’il y a prises. Puis nous discuterons d’un ensemble de problèmes que nous paraît poser l’exploitation de ce concept dans le champ éducatif.

1. La ou les compétence(s); origines et statut épistémologique

L’expression de compétence linguistique a été introduite par Chomsky dans le cadre d’un article (1955) qui constitue l’un des textes fondateurs de la “révolution cognitive” en sciences humaines. L’objectif de l’auteur était alors de combattre le behaviorisme linguistique, et plus spécifiquement la thèse selon laquelle le langage s’apprend par essais/erreurs, conditionnements, renforcements, etc. Pour lui, l’extrême rapidité de l’acquisition par l’enfant des principales unités et structures linguistiques, tout comme la rapidité de récupération du langage à l’issue de lésions organiques, ne pouvaient s’expliquer en termes d’apprentissage ou de déterminisme du milieu; ces phénomènes attestaient au contraire de l’existence d’une disposition langagière innée et universelle. [...]

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