Jede pädagogische Entscheidung oder Unterrichtsstrategie beruht auf einer zweifachen, oft impliziten Konzeption von Sprache und von Spracherwerb. In diesem Beitrag wird die Wichtigkeit der mündlichen Dimension nicht nur beim Erwerb von mündlichen Kompetenzen, sondern auch beim Erlernen von Lese- und Schreibfertigkeiten in einer neuen Sprache hervorgehoben. Der Spracherwerbsprozess wird als Automatisierung von impliziten Kompetenzen dargestellt, die sich von deklarativem Wissen grundlegend unterscheiden. Die Lehrperson verhilft dem Lernenden durch Modellierung der Formen in authentischer Kommunikation und durch konsequentes Korrigieren von falschen Formen zur Fortentwicklung seiner Interimsprache. Auch während der Interaktion im Klassenzimmer soll die Lehrperson laufend das Sprechen der Lernenden überwachen und korrigierend eingreifen, bis diese sich gegenseitig verbessern können. Demnach liegt die Priorität beim Sprachenlernen eindeutig auf dem Mündlichen. (Red.) | Toute démarche pédagogique ou stratégie d’enseignement utilisée en salle de classe repose sur une double conception, le plus souvent implicite, de la langue et de son acquisition. Pour notre part, nous nous proposons d’expliciter notre conception de la langue et de son acquisition, et de montrer l’importance de l’oral dans l’apprentissage non seulement de l’oral (cela va de soi), mais également dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Nous expliquerons ensuite les fondements théoriques sous-jacents à l’enseignement/apprentissage de la communication orale. Puis, nous présenterons trois stratégies d’enseignement – la modélisation, la correction et l’interaction (avec correction) – qui découlent de notre conception de la langue et de son acquisition. Enfin, nous terminerons par une remarque concernant particulièrement la place de la modélisation non seulement dans l’enseignement de l’oral, mais aussi de la lecture et de l’écriture.
Importance de l’oral Suivant notre conception, une langue est d’abord et avant tout une habileté servant à communiquer des messages authentiques, tant à l’oral qu’à l’écrit (lecture et écriture). Or, s’il va de soi que l’on conçoive aisément qu’apprendre à communiquer oralement dans une langue seconde ou étrangère (désormais: L2) permet à l’apprenant d’interagir ou d’entretenir des conversations avec des locuteurs natifs et, ainsi, d’accéder à une autre culture, on ne semble pas se rendre compte, parfois, de toute la place qu’occupe l’oral dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. En effet, dans une perspective de développement de la littératie, l’apprentissage de la lecture est étroitement dépendant, en quelque sorte, des compétences acquises tout d’abord à l’oral. Certes, la lecture est d’abord et avant tout une activité de recréation du sens d’un texte; mais, pour l’apprenant d’une L2, s’ajoute la nécessité de pouvoir comprendre un nouveau type de rapports entre son et graphie. Ainsi, ce n’est pas parce qu’un apprenant peut comprendre et même utiliser dans des énoncés oraux des mots comme oiseau (comme dans: J’ai un oiseau à la maison) qu’il sera automatiquement en mesure de les reconnaître dans un texte qu’il est en train de lire (par exemple: Un petit oiseau bleu est perché sur le bord de la fenêtre): il ne va pas de soi qu’il pourra reconnaître dans un texte qu’il lit, sans préparation appropriée, l’agencement des lettres o – i – s – e – a – u comme représentant l’agencement des sons /wazo/. [...] |