La Rivista per l'insegnamento e l'apprendimento delle lingue

FINESTRA III - Plurilinguisme par déconnexion: pratiques linguistiques et normes à l’école tanzanienne

Mussa Julius Lulandala
Genève CH / Tanzania

The majority of secondary school pupils in Tanzania are multilingual, speaking at least three languages which include: ethnic community language (there are currently more than 120 of them), (Ki)swahili, the national and first official language and, at varying levels of competency, English which is accorded the status of second official language. A very small number of pupils have access to French, since the language is taught only in a few schools as an optional subject. In public primary schools, pupils are generally bilingual, speaking their ethnic community language and (Ki)swahili. Due to their bilingual/multilingual knowledge, they are expected to activate each of the languages in their repertoire according to the situation of communication and to its level of formality as well as to the purpose of communication, the participants and their various characteristics, identity factors, etc. However, in certain institutional settings, the activation of the language repertoire is determined by the norms established by the schools. This paper is intended to: firstly, describe the formation of the bi/multilingual repertoire of Tanzanian primary and secondary school pupils and the nature of their language practices outside of school settings; secondly, indicate how the language practices are modified by the school and, thirdly, explain the ideological and/or pedagogical origins of the linguistic norms set by schools. The conclusion will attempt to explain the impact of the linguistic norms on the perception that the pupils have about the different languages in contact.

Introduction générale
La majorité des élèves du secondaire en Tanzanie sont plurilingues parlant au moins une langue de communauté ethnique (LCE)1, le swahili – langue nationale et première langue officielle – et l’anglais, deuxième langue officielle. Seulement une petite minorité des élèves a l’occasion d’apprendre le français, car son enseignement n’est proposé que dans quelques écoles. Dans les écoles primaires publiques, les élèves sont généralement bilingues parlant au moins une LCE et le swahili. Le système éducatif tanzanien est donc caractérisé par le bilinguisme, avec le swahili comme langue de scolarisation au cycle primaire2 et l’anglais comme moyen d’instruction au secondaire et aux niveaux supérieurs.
Selon Moore (2006), les individus bi/plurilingues ont le choix d’activer chacune des langues constitutives de leur répertoire en fonction de la situation de communication et son degré de formalité, les interlocuteurs, les intentions de communication et les différentes configurations identitaires. Cependant, dans certains contextes scolaires, les choix sont déterminés par les normes établies par les institutions. Ainsi, Heller (1996) rapporte un cas de normes unilingues dans les écoles minoritaires francophones pour défendre l’identité de la communauté francophone au Canada. En Tanzanie, les normes linguistiques sont établies tant sur des bases identitaires que pédagogiques. Le présent travail vise à atteindre trois objectifs:
•    décrire le répertoire bi/plurilingue des élèves tanzaniens dans sa constitution et sa construction et les pratiques linguistiques extrascolaires des élèves
•    montrer comment les pratiques linguistiques des élèves sont modifiées par les normes imposées
•    expliquer les bases idéologiques et pédagogiques de ces normes et leur impact sur les représentations que les élèves se font des différentes langues qu’ils rencontrent.

Il faut encore préciser que ce travail concerne uniquement la Tanzanie continentale3 où nous avons mené des études dans le cadre d’une thèse de doctorat. […]

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