La Rivista per l'insegnamento e l'apprendimento delle lingue

Curiosità linguistiche

Das Heim, etymologisiert

Hans Weber
Solothurn

Lorsqu’on reconstruit la forme première d’une famille de mots indoeuropéens, on découvre d’habitude une racine d’une seule syllabe. Mais en général, s’y ajoute un élément pour constituer le mot dans la langue fille, et cet élément peut varier d’une langue à l’autre.
Prenons par exemple la racine *kei-. Elargissement en –m-: ancien grec kômê (village), vieux slave (et russe moderne) semjia (dome­stiques→famille), protogermanique *χaimas (allemand moderne Heim), vieil irlandais cóim (aimable). Elargissement en –v-: sanskrit çévas (gentil), latin ceivis→civis (citoyen; dont civitas, cité). Bon, direz-vous, mais ces mots ne se ressemblent guère, ni par la forme, ni par le sens. Les initiales différentes vous déroutent-elles, k-, c-, χ-, s-? Eh bien, vous savez peut-être qu’on divise les langues indoeuropéennes en “langues satem” et “langues centum” (mots sanskrit et latin pour “cent”). Pour être plus précis, nous avons ces descendants de l’indoeuropéen *kmtóm: śatám sanskrit, sǔto vieux slave (russe sto) / centum [k-] latin, he-katón grec / *χund (allemand moderne hundert), répartition qui se reflète dans notre exemple. […]

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