La Rivista per l'insegnamento e l'apprendimento delle lingue

Vous n’êtes pas bilingue? Devenez trilingue!*

Philippe Perrenoud
Genève

Angesichts der Bestrebungen in der Volksschule eine zweite obligatorische Fremdsprache einzuführen, stellt der Autor eine Reihe von pointierten und provokativen Fragen, die in der Diskussion zu wenig oder gar nicht debattiert werden:
• Wer würde von einer solchen Erneuerung profitieren?
• Welche Schülerinnen und Schüler wären insbesondere davon betroffen?
• Warum soll man eigentlich noch mehr in die gleiche Richtung tun?
• Wäre es überhaupt machbar und für die Schule tragbar?
• Auf was müsste im Gegenzug verzichtet werden?
Ein Teil seiner Gedanken verrät Philippe Perrenoud schon im Titel: “Drei für zwei: Fremdsprachen, Schule und magisches Denken. – Sie sind nicht zweisprachig? Werden sie dreisprachig!”. Damit wird schon deutlich, dass von der Schule etwas verlangt wird, das bestenfalls dem Reich der Magie und der Illusionen anvertraut werden sollte. Aber der Autor geht noch schärfer mit den Vertretern der schulischen Mehrsprachigkeit ins Gericht. Seine zentrale These lautet wie folgt:
“Man kann die Einführung einer frühen Fremdsprache als eine elitäre Politik verstehen, die die Privilegierten noch mehr privilegiert und diejenigen, welche durch die bestehenden Schulprogramme benachteiligt werden noch mehr benachteiligt.
Den Ausgangspunkt für seine Analyse bildet das sozio-ökonomische Modell der Dreiklassengesellschaft, das erlaubt, die aktuelle Sprachpolitik hierzulande als mittelschichtorientiert einzustufen. Die Leidtragenden dieser Politik des “plus de la même chose” in Sachen Sprachen, wären die Schülerinnen und Schüler aus den ökonomisch und kulturell minderbemittelten Volksklassen, weil sie vielmehr als zusätzliche Sprachkompetenzen die Aneigunung von Grundkompetenzen wie Lesefähigkeit, Ausdrucks- und Argumentationsfähigkeit, mathematisches Denken, Kritikfähigkeit, Kooperationsfähigkeit, usw. brauchen. Alles andere sei eher Wunschdenken.
Die zweite Hypothese des Artikels behauptet, dass die Schule nicht über die notwendigen Bedingungen verfügt, um das Sprachenlernen effizient zu veranstalten. Nämlich: ein reelles Bedürfnis, eine Immersionssituation und die Möglichkeit intensiver Lernperioden anzubieten. Insbesondere würden dabei jene Schüler noch mehr benachteiligt, die ohnehin Mühe haben und nicht über die notwendigen motivationalen und sprachlichen Basisressourcen verfügen.
Die mangelnde Effizienz des bisherigen Fremdsprachenunterrichts spreche diesbezüglich auch eine deutliche Sprache.
Perrenoud schliesst seinen Beitrag mit dem Vorschlag ab, angesichts des geforderten Preises, auf die Einführung einer zweiten Fremdsprache zu verzichten. Damit könnte man sich auf die wesentlichen Aufgabe der obligatorischen Volksschule konzentrieren, nämlich die Einübung der Basiskompetenzen, die v.a. den Kindern aus den benachteiligten Schichten zu Gute kommen könnten.

L’article de Philippe Perrenoud constitue une importante contribution critique au débat actuel sur les langues en Suisse, aussi bien en ce qui concerne le projet de nouvelle loi fédérale, que pour ce qui est des questions qui touchent au choix des langues à enseigner dans l’école obligatoire. L’article de Gianni Ghisla (p. 35) met en discussion les thèses de Perrenoud, qui de son côté, y répliquera sur le prochain numéro de Babylonia.

En même temps nous ouvrons un débat sur notre forum (www.babylonia-ti.ch/forum) où nous invitons tous nos lecteurs à prendre position.

La Suisse ne parvient pas à former des jeunes réellement bilingues, même parmi ceux qui ont fait des études longues et ont donc consacré, de leur douzième à leur vingtième année, plusieurs heures par semaine à une autre langue nationale. Qu’à cela ne tienne: demain, les mêmes jeunes seront trilingues! Comment? En apprenant deux langues étrangères dès l’école primaire.

Qui ne souhaiterait que tous les jeunes Suisses maîtrisent au moins trois langues au sortir de l’école obligatoire et en apprennent d’autres avec facilité? Chacun convient que ne parler qu’une langue limite les possibilités de mobilité professionnelle aussi bien que d’ouverture au monde.
La question est de savoir si apprendre trois langues durant la scolarité obligatoire et dès l’école primaire est possible, à quel prix, au détriment de quels autres acquis et au bénéfice de quels élèves.

Le débat devrait apporter des réponses à quelques questions sur lesquelles le rapport Lüdi et plus encore les tenants du trilinguisme français-allemand-anglais passent comme chats sur braise:
1. À qui le changement profiterait-il?
2. De quels enfants parle-t-on au juste?
3. Pourquoi faire plus du même?
4. Est-ce faisable?
5. À quoi renoncerait-on en contrepartie?
Tentons rapidement de les poser.

1. À qui le changement profiterait-il?
Nous vivons dans une société où les classes moyennes, qui investissent massivement dans la réussite scolaire, considèrent volontiers l’école comme leur propriété. Le plaidoyer pour l’enseignement précoce d’une seconde langue étrangère en est la parfaite illustration. Les classes moyennes veulent donner le maximum de chances à leurs enfants dans un contexte de “mondialisation” et elles attendent de l’école publique qu’elle contribue à ce projet, sans trop se soucier de savoir si les enfants issus d’autres milieux sociaux ont les mêmes besoins et les mêmes intérêts.

Les classes sociales les plus favorisées n’ont pas véritablement besoin de cette réforme. La presque totalité de leurs enfants font des études longues et apprennent donc au moins deux langues étrangères. Ils consolident souvent ces acquis durant leur formation universitaire ou au gré de séjours linguistiques, de stages dans des entreprises ou de premiers emplois à l’étranger. Ces milieux peuvent donc se passer de l’introduction d’une seconde langue étrangère dès l’école primaire, où leurs enfants réussissent sans efforts, au point que certains s’y ennuient. Mais n’ont rien à en craindre. De plus, qu’ils soient patrons, experts, cadres, professeurs, médecins ou avocats, ils peuvent estimer, les uns que l’enseignement des langues étrangères est bon pour l’économie, les autres qu’il est favorable à une culture planétaire. […]

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