Seit Sprachen gelernt und unterrichtet werden, gibt die Beziehung zwischen der gelernten und der bereits beherrschten Sprache Anlass zur Reflexion und wirkt sich manchmal widersprüchlich auf die Lernenden aus. Mehrere in den letzten Jahren durchgeführte Untersuchungen, nehmen diese Problematik wieder auf und analysieren wie die jungen Lernenden Sprachkontakte wahrnehmen und wie sie damit umgehen. In diesem Beitrag wird auf einige Strategien eingegangen, welche junge Lernende, die mit den Lernverfahren des „éveil aux langues“ vertraut sind, beim Umgang mit einem anfänglich unverständlichen Text anwenden. Das Interesse richtet sich insbesondere auf ihre Art, Indikatoren (etwa für das Verständnis) zu finden und zu verarbeiten indem auf die eigenen sprachlichen Erfahrungen (in L1 oder in anderen Sprachen) zurückgegriffen wird. Eine solche Sprachtätigkeit, die auf die Sprachvorstellungen der Lernenden Bezug nimmt und mit der Produktion der Zielsprache verbunden ist, trägt zur Erarbeitung von Strategien des zwischensprachlichen Austauschs bei und führt zur Konstruktion von Mehrsprachigkeitskompetenzen. | Depuis qu’on apprend et qu’on enseigne des langues étrangères1, les relations entre la langue en cours d’apprentissage et celle(s) antérieurement acquise(s) occupent largement les réflexions des enseignants et des didacticiens et sont la source d’injonctions parfois contradictoires pour les apprenants. Plusieurs enquêtes et travaux de recherche entrepris ces dernières années, en collaboration avec Danièle Moore pour la plupart, me conduisent à revisiter ici cette question, selon un point de vue qui vise à expliciter la façon dont de jeunes apprenants perçoivent et gèrent certains contacts linguistiques auxquels ils sont confrontés. Leurs productions, véritables indices de représentations en émergence, invitent à s’appuyer sur ces représentations, à en tirer parti, à les faire évoluer en facilitant l’élaboration de stratégies de passages et d’échanges interlinguistiques susceptibles de favoriser la construction de compétences plurilingues.
1. Quelques préalables sur le rôle de la L12 dans l’accès à d’autres langues Les chercheurs menant régulièrement des observations en classe de langue sont unanimes à le reconnaitre: la langue 1 y est largement présente, dans les productions des élèves comme, dans une moindre mesure, dans celles des enseignants; en outre, même lorsqu’elle n’est pas présente dans les productions attestées, les apprenants reconnaissent y faire fréquemment référence. Je ne reviendrai pas ici sur le détail des différentes fonctions qu’elle peut remplir, déjà abondamment décrites (voir notamment Van Lier 1995, Moore 1996, Castellotti 2001), mais je résumerai très brièvement quelques-unes des grandes lignes qui s’en détachent: - La L1 occupe à l’évidence des fonctions d’ordre cognitif; de nombreux travaux portant sur la construction des apprentissages soulignent l’importance de l’ancrage dans le déjà connu; d’un point de vue linguistique, et plus encore dans le cas d’apprenants monolingues, pour lesquels elle constitue la seule expérience langagière antérieure, la L1 sert à la fois de ressource, d’appui et de tremplin pour les nouveaux apprentissages;
- D’un point de vue communicatif, la L1 constitue bien souvent le relais qui permet, autorise et maintient la communication en classe, en alternant de diverses manières avec la langue en cours d’apprentissage;
- Sur le plan identitaire enfin, la L1 offre aux apprenants un espace de survie, de connivence et d’échange qui échappe partiellement au contrôle institutionnel (voir aussi Moore & Simon 2002). [...]
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