La Rivista per l'insegnamento e l'apprendimento delle lingue

Apprentissage de l’oral en langue étrangère: vers une nouvelle approche de la mise en mots

Marie-Françoise Chanfrault-Duchet
Limoges (F)

Im Bestreben, den Erwerb der mündlichen Kompetenz zu verbessern, stützt sich die Autorin auf Untersuchungen, die in den letzten zehn Jahren zum sog. “Lexical approach” geführt haben, der in Frankreich weitgehend unbekannt zu sein scheint. Diesen Forschungen zufolge wird Sprache (L 1 wie L 2) nicht in isolierten Wörtern, sondern zunächst in unanalysierten Segmenten, Formeln und Teilsätzen (“chunks”) gespeichert und kann bei Bedarf - ohne kognitive Überlastung - abgerufen und zum Grundstock für neue Kombinationen werden. Für den Fremdsprachenunterricht bedeutet dies, dass die Praxis einer getrennten Betrachtung von Lexik und Grammatik hinfällig wird und dass im Anfängerstadium das Mündliche Vorrang erhält, wobei das Memorieren von “chunks” natürlich auch auf das Schriftliche übertragen werden kann.
Dem kritischen Argument, dass es sich hier um eine Wiederaufnahme des behaviouristischen Ansatzes einer mechanischen Reproduktion von Gelerntem handelt, wird der Gewinn einer grösseren Autonomie der Lerner entgegengehalten. Bestehen bleibt die Frage nach der Beziehung zwischen deklarativem und prozeduralem Wissen, zwischen bewussten und unbewussten Erwerbsprozessen, was aber die Möglichkeiten eines effizienteren Sprachunterrichts nicht einengen sollte. (Red.)

On s’accordera à reconnaitre que la didactique d’une langue étrangère, quels que soient par ailleurs ses paradigmes fondateurs (approche behavioriste, audio-orale, communicative, etc.), vise en priorité, en matière d’oral, – par-delà la précision, la pertinence de l’énoncé, l’ accuracy – ce que les Anglo-saxons désignent sous le terme fluency et que nous traduirons ici par “élocution fluide”. Autrement dit, on vise à mettre en place une compétence spécifique, d’ordre à la fois linguistique et cognitif, permettant une mise en mots fondée sur des processus plus ou moins automatisés et régulés. Il s’agit donc de dépasser ce que nous appellerons l’“insécurité élocutive”, marquée par un débit irrégulier, la multiplication des pauses, des bégaiements, des mots d’appui et, le locuteur cherchant ses mots, le recours fréquent au méta-linguistique: “Comment dit-on…?”. Or, cette insécurité n’est pas l’apanage des seuls apprenants de langue étrangère (LE), elle se rencontre fréquemment chez les locuteurs natifs, y compris adultes, dans des situations de parole monologisées et hypercodées, en particulier dans le cadre des épreuves orales d’examen.
Sur la base de ce rapprochement, et en nous appuyant sur la réflexion menée sur l’apprentissage de l’elocutio dans l’exposé oral en français L1 (Chanfrault, 2005b), nous nous proposons ici de délimiter les grands axes de la problématique didactique liée à la mise en mots et de soulever un certain nombre de questions en direction de l’apprentissage de l’oral en langue étrangère.


1. Une problématique spécifique
On considérera ici que la mise en mots, dans sa modalité orale, revient à produire dans l’instant – ce qui en fait sa spécificité – un énoncé qui, s’inscrivant dans les cadres de la langue (cible), organise les mots dans un agencement pertinent, conforme aux structures de cette langue, en les déployant selon l’ordre linéaire, séquentiel, de la chaine parlée. Ce qui suppose, pour le locuteur, d’articuler un nombre très important de données d’ordre lexical, syntaxique, morphologique, phonétique, prosodique, mais aussi discursif et pragmatique. Pour les lycéens, qui possèdent une maitrise fonctionnelle de leur langue dans les conversations ordinaires et s’appuient en outre sur un canevas écrit, la question concerne en priorité les niveaux pragmatiques et discursifs, et leurs incidences linguistiques. En revanche, dans le cas de la LE, tous les niveaux étant directement concernés, la question s’avère beaucoup plus complexe. Mais, dans les deux cas, le modèle de référence reste le fonctionnement – naturel – de la mise en mots dans les conversations courantes. Dans ce cadre, invente-t-on ses énoncés au fur et à mesure qu’on les prononce? Et, dans l’affirmative, comment s’effectue en amont la programmation? Ou bien opère-t-on une projection-combinaison de données paradigmatiques, en particulier lexicales et grammaticales, sur l’axe syntagmatique, linéaire, de l’oral? Plus largement, les avancées de la recherche, dans le domaine cognitif, permettent-elles d’éclairer la “boite noire” de la mise en mots? [...]

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