La Rivista per l'insegnamento e l'apprendimento delle lingue

Place du castillan dans l’environnement scolaire des élèves d’origine espagnole

Carole Berthoud
Neuchâtel
Maria-Eugenia Molina
Lausanne
Bernard Py
Neuchâtel

Spanisch hat erst während der sechziger Jahre in die schweizerische Sprachlandschaft Einzug gehalten. Inzwischen hat sich der Status des Spanischen von einer exotischen zu einer durchaus familiären Sprache stark gewandelt. Trotzdem sind fremdenfeindliche Erscheinungen nicht verschwunden. Die AutorInnen gehen zuerst auf die allgemeine Problematik des Spanischen und dessen Varianten (Katalanisch, Kastilisch, Baskisch, Galizisch, ...) ein und berücksichtigen dabei die Rolle der Kurse in heimatlicher Sprache und Kultur (LYCE: Lengua y cultura española), die sich offenbar auf die Beherrschung der Herkunfts- und der Ortssprache positiv auswirken. In der Tat entwickelt sich eine produktive Mehsprachigkeit, die es auch im Unterricht auszunützen gilt, indem man etwa beim Erlernen der Ortssprache im Sinne einer Komplementarität die Voraussetzungen der Herkunftssprache berücksichtigt.
Die AutorInnen stellen dann eine Untersuchung zu den LYCE vor. In der deutschen Schweiz wurden die Sprachpraktiken, die Beziehung zur Mutter- und zur Ortssprache, die Einschätzung der eigenen Kompetenzen der SchülerInnen unter die Lupe genommen. In der Romandie hat man den Status der LYCE untersucht und zwar unter Berücksichtigung der Situation der Lehrkräfte, jener der Eltern und der verschiedenen Niveaus der SchülerInnen. Zum Abschluss werden noch Vorschläge zur Anerkennung der LYCE-Kurse gemacht. (Red.)

Introduction

C’est seulement dans les années 1960 que l’espagnol est entré progressivement dans le paysage linguistique de la Suisse. Pendant ces quelques quarante ans, le statut de cette langue a beaucoup changé. Langue exotique au début, elle est maintenant devenue familière, et ceci à des titres divers: langue apprise, langue entendue, langue désirée, langue essayée, langue du voisin, du collègue, du conjoint ou de l’ami, langue de la salsa, langue du film vu en version originale et, bien entendu, langue d’origine. Même si le nombre de personnes, habitant la Suisse, capables de communiquer en espagnol, est réduit, la langue fait partie de l’air du lieu. Quant aux Espagnols eux-mêmes, ceux qui sont restés1 sont bien intégrés et tendent à se considérer comme des Espagnols de Suisse, ou des Suisses d’origine espagnole. Le nombre réduit de naturalisations2 semble confirmer qu’il s’agit bien d’intégration, et pas d’assimilation. Les nouveaux immigrés3 viennent probablement se greffer sur cette communauté. On n’oubliera pas non plus l’existence de communautés en provenance des pays d’Amérique hispanophone.
La relation des jeunes d’origine espagnole, nés ou du moins scolarisés en Suisse, avec la langue de leurs parents a donc aussi changé. Facteur de marginalisation au début, elle représente aujourd’hui une valeur culturelle, scolaire et professionnelle. En tant que bilingues, ces personnes jouissent d’un capital socioculturel de plus en plus apprécié de nos jours: le plurilinguisme. Elles ont ainsi acquis, en tant qu’immigrées, des compétences enviées, valorisées et souvent exigées de manière pressante par le marché du travail.
Ce tableau est sans doute excessivement idyllique: la xénophobie existe en Suisse et fait du mal à ses victimes. Il y a certainement encore des conflits de loyauté, et tous les besoins ne sont pas satisfaits. L’espagnol utilisé par ces personnes est bien souvent déviant par rapport aux normes pratiquées dans le pays d’origine, sans même parler des normes académiques. Et il n’est pas toujours facile d’assumer une identité autre, perçue comme marginale aussi bien en Espagne qu’en Suisse: les marqueurs d’identité peuvent être interprétés comme des fautes ou des maladresses. Seule une forte identité culturelle et linguistique associée à un sentiment marqué d’appartenance à la communauté immigrée est en mesure de parer à l’insécurité provoquée par cette minorisation. [...]

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