Quelques remarques sur la notion de compétence
Jean-Paul Bronckart | |
Seit einem Jahrzehnt hat sich der Begriff der Kompetenzen auch im Bildungsbereich immer mehr aufgedrängt. Zuerst geht der Autor auf die Geschichte des Begriffs ein und erörtet vornehmlich dessen sprachwissenschaftliche Herkunft. Chomsky prägte vorerst den Begriff der linguistischen Kompetenz in einem 1955 veröffentlichten Beitrag, worin er die behavioristische Auffassung in Frage stellte und die Existenz einer angeborenen, universellen Disposition zum Sprachenlernen behauptete. Del Hymes führte anschliessend den Begriff der kommunikativen Kompetenz ein. Die linguistische Kompetenz genüge nicht, da für eine funktionsfähige Beherrschung einer Sprache eben auch eine soziale Dimension notwenig ist. | Depuis une décennie, la logique des compétences a envahi le champ éducatif; elle s’y présente comme une tentative de redéfinir et d’organiser, sous un concept à la fois généralisant (la compétence) et susceptible de différentiation (ses multiples domaines de réalisation), les objets et objectifs des démarches de formation, en même temps que les capacités acquises ou requises des apprenants et de leurs formateurs. Cette émergence s’inscrit dans un mouvement de critique de “l’état de la chose éducative”, et plus particulièrement de la conception selon laquelle l’éducation/formation vise essentiellement à la transmission de savoirs collectifs formalisés. Si une telle conception existe bien et peut effectivement être discutée, il y a lieu tout autant de s’interroger sur les “réalités” qui se trouvent désignées par les nouveaux concepts promus, ainsi que sur le statut politique, social et épistémologique du mouvement sous-tendant cette promotion. 1. La ou les compétence(s); origines et statut épistémologique L’expression de compétence linguistique a été introduite par Chomsky dans le cadre d’un article (1955) qui constitue l’un des textes fondateurs de la “révolution cognitive” en sciences humaines. L’objectif de l’auteur était alors de combattre le behaviorisme linguistique, et plus spécifiquement la thèse selon laquelle le langage s’apprend par essais/erreurs, conditionnements, renforcements, etc. Pour lui, l’extrême rapidité de l’acquisition par l’enfant des principales unités et structures linguistiques, tout comme la rapidité de récupération du langage à l’issue de lésions organiques, ne pouvaient s’expliquer en termes d’apprentissage ou de déterminisme du milieu; ces phénomènes attestaient au contraire de l’existence d’une disposition langagière innée et universelle. [...] |
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